CONNAISSANCE DES ARTS – 25 FÉVRIER 2019

JEAN-CLAUDE MEYNARD,  LA PART FRACTALE DU CINÉTISME OU L’ŒUVRE FAIT SON CINEMA

Jean-Claude Meynard, Duo fractal Papagena, Papageno ( détail) , Galerie Lelia Mordoch

Dans la continuité de son exposition personnelle organisée cette année en France et aux Etats-Unis, Jean-Claude Meynard présente deux œuvres issues de ses « Chants fractals »dans le cadre de l’exposition «  Cinétisme, 1er, 2e, 3eGénération »organisée par le galerie parisienne Lelia Mordoch jusqu’au 23 mars 2019. 

«  Papagena, Papageno » et « Fractal Circus Parade », les œuvres présentées sont emblématiques du travail de l’artiste et procèdent du même processus de création : l’artiste met en place une silhouette humaine dont la démultiplication ad libitum finit par générer une autre figure, ici, une figure animale : celle du perroquet . C’est du mouvement que naît cette métamorphose. Non pas l’effet visuel du mouvement mais le mouvement qui nous permet d’appréhender visuellement la « part fractal » du vivant, son degré de liberté, de combinatoire, d’hybridation, de mutation…

Dans le travail de J-C.Meynard, la dimension cinétique s’exerce à travers la démultiplication des formes en arborescences infinies pour emmener l’œil au-delà des l’œuvre, au-delà du cadre, au-delà…

Comme dans tous les Chants fractals de l’artiste , le « Papagena Papageno et Fractal Circus Parade  » ont été conçus en correspondance avec des partitions musicales. Pour l’une, le duo Papagena Papageno de la Flûte Enchantée de Mozart,  pour l’autre l’ouverture du Guillaume Tell de Rossini.  Ainsi les œuvres ne sont plus limitées à leur seule forme plastique, mais elles sont augmentées d’une musique, et d’un film réalisé par l’artiste qui dévoile leur processus de création. Musique et film sont intégrés à l’œuvre via un QR code que l’on scanne pour suivre, in vivo, la construction picturale et musicale de ces Chants fractals. Au delà de l’œuvre, ce QR code poursuit le mouvement – et l’œuvre fait son cinéma. On est immergé dans une nouvelle dimension sensorielle.

Dans son dernier livre, récemment paru : «  L’Animal fractal que je suis » ( Editions Connaissances et Savoirs), J-C. Meynard consacre un chapitre entier à cette représentation métamorphique du réel – en particulier à travers la grande série de son Bestiaire Fractal * dont les figures animales donnent à voir le passage du vivant d’un état à un autre état, l’aller-venir de l’homme à l’animal dans les limites fluctuantes, hésitantes de la vie.

De la même manière, ses Chants fractals ouvrent de nouveaux territoires, créent des passerelles entre l’image, le mouvement, la musique, le film… il n’est plus de domaine réservé, de chasse gardée.

Avec la géométrie fractale dont il est l’un des acteurs majeurs sur la scène contemporaine et l’outil numérique, l’artiste explore la complexité du réel en nous présentant la vie comme un immense algorithme, sans fin ni limite, immense fractal composé de flux et d’arborescences  d’où jaillit par instants «  une figure identifiable », humaine, animale, « une figure reconnaissable », visuelle, sonore, qui aussitôt s’échappe vers une nouvelle métamorphose…

Zacharie Nadar

 

Le Bestiaire fractal a été l’objet de nombreuses expositions en France ( Paris, Galerie Dumonteil), à Hong-Kong (Fine Art Asia), en Italie (Palazzo Tagliaferro), en Chine (Galerie Dumontel Shanghai), au Mexique (Musée de Mexico et Centre Culturel d’Oaxaca). Il a donné lieu à deux films :  » L’Animal fractal que je suis » et  » Infinies Métamorphoses  »